Ma contribution consiste à faciliter aux femmes l'accès aux relations publiques et à l'administration municipale à travers la protection des ressources naturelles. Avec mon initiative nous expliquons aussi aux femmes des régions rurales comment créer des forêts communales. Nous faisons d'une pierre deux coups, car ces forêts permettent aux femmes de devenir indépendantes financièrement, mais aussi de protéger l'environnement du Togo. Le Togo est à l'échelle du continent africain, le pays qui compte la plus grande proportion de femmes à des postes de direction.

Oui, cela compte. Ces dernières années, le gouvernement a commencé à confier l'administration de notre pays aux femmes. Par exemple, la directrice de notre assemblée nationale est une femme, et notre Premier ministre également. Le leadership féminin est en marche au Togo.

Dans un monde meilleur, les biens communs seraient gérés de manière équitable afin que la nature puisse prospérer de nouveau et que nous puissions vivre entourés de forêts. Mon souhait est de motiver toutes les personnes à s'engager dans la protection de la nature.  

À l'école, tout le monde se moquait de moi et m'appelait « Miss Clean », parce que je ramassais systématiquement les déchets. Lorsque j'ai entamé mes études supérieures, j'ai vraiment réalisé que notre environnement se dégrade. Avec quelques amis, j'ai alors créé le club de l'environnement avec lequel nous organisons régulièrement des actions de nettoyage dans toute la ville. Ce faisant, nous expliquons aux riverains qu'ils ne doivent pas jeter leurs ordures dans les caniveaux, car l'eau ne peut pas s'écouler correctement. Nous leur expliquons aussi comment éliminer correctement les cheveux synthétiques qui sont très utilisés ici et deviennent souvent un piège inextricable pour les animaux.  

Un monde meilleur signifie pour moi aimer son prochain et se respecter mutuellement. Je souhaite que chacun prenne conscience que l'environnement est réellement en danger et que chacun devienne responsable. Le changement commence par chacun de nous. Si nous sommes authentiques, vivons selon nos principes et rencontrons les autres avec le sourire, cela peut être inspirant. 

L'obstacle majeur, c'est l'humanité. Les humains sont responsables de la destruction de l'environnement. Si nous arrivons à changer la mentalité de notre société et à améliorer notre comportement envers la nature, alors nous réussirons à changer le monde. 

Lorsque j'étais adolescente, j'ai commencé à lire des ouvrages majeurs et à échanger avec mes amis sur la manière dont la diaspora que nous constituons peut interagir dans nos pays d'origine. Avec ma photographie, j'ai alors appris à introduire plus de diversité dans les images de l'identité noire et des cultures noires. À mon niveau, je peux donner un aperçu de ce que cela signifie d'être togolaise et de vivre dans la diaspora togolaise en Europe.  

Dans Togo Yeye ainsi que dans mes autres projets communs avec Malaika, il est important que nous gardions toujours le contrôle sur nos images. Comment le monde doit-il voir notre pays et sa scène créative ? Nous ne connaissons que trop le pouvoir des images, combien celles-ci révèlent sur notre culture et notre identité et la manière dont elles peuvent radicalement changer la perception de l'autre. C'est ce qui nous motive. En vérité, lorsque nous nous déplaçons pour faire des photos, nous sommes animées d'une passion et d'une énergie infinies et nous découvrons toujours de nouvelles choses que nous voulons immortaliser.  

On peut vite se sentir dépasser quand on pense à tout ce qu'il faut changer. Donc je pense que le mieux est de se concentrer sur notre propre coin du monde, et d'y trouver quelque chose qui nous motive, et de poursuivre dans cette voie. Pour Malaika et moi, cela a toujours été un grand rêve de soutenir la scène créative au Togo pour lui donner des opportunités à l'international.

Durant toute mon enfance, je voulais devenir journaliste et à l'âge de 13 ans j'ai remporté une compétition. Il s'agissait d'animer une émission sur les droits des enfants. C'est alors que j'ai pris conscience que de nombreux enfants n'avaient pas la chance de grandir dans un environnement privilégié comme le mien. Il ne m'a pas fallu longtemps pour former mon ONG. J'ai ainsi pu lancer de nombreux projets autour du recyclage, de l'eau potable et de la gestion des eaux usées. Je suis entourée d'une équipe magnifique constituée de jeunes recrues bien conscientes de l'importance de s'engager pour un monde meilleur.

Un monde empreint de paix, justice, égalité et de relations bienveillantes entre les gens de nos communautés. Avec l'engagement nécessaire, nous pouvons faire avancer les projets afin de concrétiser cette vision et qu'elle devienne la réalité de demain. Et cela commence en donnant l'exemple dans nos agissements quotidiens. En respectant les autres, en valorisant les ressources locales et les traditions transmises par nos aïeux et en versant des salaires équitables. 

Ce qui me motive, c'est de pouvoir vraiment faire bouger les choses grâce à tous mes projets. J'ai étudié à Lyon. J'aurais très bien pu rester en France et faire un travail normal. Mais, j'ai un enfant et mon conjoint également et je souhaite leur transmettre un monde propre dans lequel ils peuvent respirer, voyager et découvrir les joyaux de cette planète : les peuples, cultures et traditions. Je veux leur offrir cette richesse. C'est la raison pour laquelle, à chacun des pas que je fais aujourd'hui, je pense aussi à demain.